Du 51ème au 60ème jour

Mercredi 6 mai N°51

J’ai prêté un livre

C’est un curé qui, entrant dans le bureau d’un confrère, s’écrie en voyant les rayons de la bibliothèque : « Comment ranges-tu tes bouquins ? à droite, c’est quasi vide, à gauche c’est entassé comme pas permis »  et l’autre de répondre : « C’est simple, à droite, c’est le reste des livres que j’ai prêtés, à gauche, ceux que j’ai empruntés ! »

Quelqu’un m’écrit, un admirateur sans doute, pour me dire qu’il lui manque la lettre numéro 12 et qu’il voudrait la recevoir. Je cherche … la lettre N° 12 a disparu.* Et je pense à ce livre qui m’avait en son temps bien amusé mais que j’ai sans doute prêté à un confrère : « Le verset 12 a disparu » de Gérard Beissière (rien que le prénom de l’auteur donne l’âge du livre !). Dans ce livre tous les versets 12 de la bible ont disparu ! On assiste alors à une série de colloques, congrès, rencontres, séminaires, tables rondes et autres symposium qui ne manquent pas de sel. Tous ces spécialistes cherchent à reconstituer les versets 12. C’est un jeu qui peut être intéressant parce qu’il révèle ce que l’on croit connaître et que l’on ne connaît pas. Prenons un exemple, l’épisode de la rencontre de Jésus et Zachée. Encore ? Mais on connaît ça par cœur ! pourriez-vous me dire.
Chiche : prenez un papier, écrivez le récit et, ensuite et seulement ensuite, comparez avec le chapitre 19 de Saint Luc. Là, il ne s’agit pas de compter les points comme pour une dictée. Il s’agit de regarder ce que l’on a omis, ce que l’on a transformé et aussi parfois ce que l’on a rajouté.
Si vous faites cela à plusieurs, ça peut être amusant ! J’en connais qui déjà pensent à la soirée qu’ils vont organiser à partir de ça.

Ce petit jeu peut nous éclairer et permettre à la Sainte Écriture de nous parler personnellement.
En cherchant le livre « le verset 12 a disparu » sans le trouver, j’ai remis la main sur « Le Pape meurt à Jérusalem » que j’ai relu. Ce n’est pas que facile à lire, il y a derrière l’humour une théologie qui se cache. Ce livre avait été précédé par deux autres : « Le Pape a disparu » et « le Pape reparaît » Sur les quatre il y en a quand même trois qui ont disparus. (je parle des livres)

*Cette recherche de la lettre 12 m’a montré que les 5 premières n’étaient pas numérotées, et que le titre lui-même a évolué :

Lettre du [jour et date], puis à partir de Pâques : quotidienne du 12 mars au 11 mai 2020
Puis, deux jours plus tard : quotidienne du [jour et date] plus tard : La quotidienne – date]
Je confirme que ce titre disparaîtra le dimanche où les célébrations publiques seront possibles. Il y aura probablement alors une lettre mensuelle.

Liens : Secours catholique : chant de Taizé. Où sont amour et charité, Dieu est présent Photo de droite : expo : la bible, patrimoine de l’humanité. En bas : Qumram, les manuscrits de la Mer Morte  et ne venez pas dire que vous vous ennuyez !


JEUDI 7 MAI                                                   N°52

Je cite le centre patronal Suisse dans sa publication hebdomadaire du 15 mai :
« Il faut éviter que certaines personnes soient tentées de s’habituer à la situation actuelle, voire de se laisser séduire par des apparences insidieuses : beaucoup moins de circulation sur les routes, un ciel déserté par le trafic aérien, moins de bruit et d’agitation, le retour à une vie simple et à un commerce local, la fin de la société de consommation … cette perception romantique est trompeuse »

Ils oublient quand même de dire qu’on a trop de temps pour réfléchir et rêver !
Il faudrait aussi suggérer au patronat Suisse, du moins à ceux qui s’expriment ainsi, de supprimer quelques phrases de l’évangile, à commencer par les béatitudes (Matthieu 5), ou le Magnificat, Cantique de Marie (Luc 1,47) ce que certains ont déjà essayé de faire sans y parvenir.

Oui, il faut circuler autrement, et sans doute moins, sur terre comme dans le ciel.
Oui, il faut sans doute s’agiter moins.

Oui il faut sans doute une vie plus simple, au moins pour les plus aisés d’entre nous, et un commerce plus local chaque fois que c’est possible.

Oui, il faut viser la fin, non de la consommation, mais de la société de consommation.
C’est peut-être romantique mais ce n’est surement pas trompeur.

Ce qui est trompeur c’est de promettre le bonheur par la possession, par l’usage immodéré des biens et des objets, et pardon amis suisses, s’il y a une occasion de faire changer le cours du développement injuste et homicide d’une économie que l’on sait destructrice, c’est maintenant. 
Cela demande une conversion des personnes et des sociétés. Beaucoup s’y engagent et y trouvent du bonheur et tout un tas de bonnes choses romantiques !


Jésus donne un conseil à ses disciples en leur parlant de la nouveauté de sa venue dans le monde : dans l’Évangile selon St Marc, 2,21 et 22

« Personne ne raccommode un vieux vêtement avec une pièce d’étoffe neuve ; autrement le morceau neuf ajouté tire sur le vieux tissu et la déchirure s’agrandit. »


Je préfère l’Évangile à la presse du patronat helvétique. C’est moins facile, mais je préfère.
 

VENDREDI 8 MAI                                           N°53

      Bon, notre concours artistique pour ce vendredi 8 mai n’a pas rencontré un franc succès. Heureusement quelques enfants ont sauvé l’honneur et c’est pour quoi j’ai retardé l’édition de celle quotidienne. Demain il y aura le double pour la journée de l’Europe et la préparation de dimanche !   Pour méditer l’évangile Jean 14, 1-6
J’implore l’Esprit-Saint pour qu’il anime ma prière. Puis, Je regarde Jésus et le groupe des 12. 
Ensuite je me mets au milieu du groupe, je suis l’un d’eux
Puis, je suis Thomas. Je questionne Jésus et j’écoute la réponse
Je continue : je suis Philippe, idem
Pour finir, je suis JE, et je dialogue avec le Seigneur     Proposition d’une célébration domestique sur le site diocésain              
  Le 8 c’était Magrigne mais les 9 et 10, ce sera LOURDES 2.0

Samedi 14 mai     N°54

Le dimanche, ça se prépare au plus tard le samedi !

 Cette quotidienne comporte 3 parties. Les gourmands peuvent tout faire, mais c’est trop. Bon appétit

La 1° : en cliquant dur la photo du chemin, préparez aujourd’hui votre dimanche
La 2° : en cliquant sur la photo de ND de Lourdes, participez à la démarche diocésaine. Choisissez telle ou telle proposition. Certains devaient y aller ceux qui

           Attention à la 3° ! à l’occasion du 9 mai, journée de l’Europe :

Il y a la journée du chat, celle du lait et même celle de la serviette. Si, ça existe !  Alors regardons un petit peu celle de l’Europe. Quand on a peur, on a la tentation du repli. Nombre de nos contemporains cèdent à cette tentation qui peut aller jusqu’à la peur de l’Europe. Je ne parle pas de l’administration de l’Europe qui est sans doute appelée  à purifier son processus démocratique mais bien de l’Union Européenne qui nous lie à 26 autres états membres. Au lendemain de la célébration de la victoire contre les nazis, n’arrêtons pas de penser aux bienfaits que nos pays ont connus et connaissent, tant bien que mal, pour avancer vers une attention à prendre en compte ensemble, sur notre continent, les défis qui se présentent à nous et ceux auxquels nous voulons nous attaquer pour transformer le monde.

 Un lien


Dimanche 10 mai    N°55

                    C’est dimanche !

Nous lisons ces dimanches des extraits du livre des Actes des Apôtres.

A la suite des Évangiles ce livre, que l’on peut lire comme on lit un roman, présente la vie de l’Église depuis la Pentecôte jusqu’à l’arrivée de Paul à Rome où le récit de St Luc s’arrête sans conclusion. Je crois que depuis lors nous écrivons la suite ! Ce témoignage de la naissance et du développement de l’Église primitive est fort intéressant mais n’est pas modélisable. Je veux dire qu’il ne définit pas les conditions de vie, « d’organisation » de l’Église pour aujourd’hui. S’il est modélisable c’est dans ce qu’il montre de la capacité des 1° chrétiens à accueillir l’Esprit Saint. Ils se laissent surprendre à chaque coin de rue par ce qui se passe, les appels qu’ils perçoivent, l’inventivité dont ils doivent faire preuve.

S’il faut faire des plans, prévoir l’activité pastorale, c’est peut-être simplement pour prendre conscience que ça ne se passera pas ainsi. En tout cas, dans nos secteurs pastoraux, rien de ce qui avait été prévu ne s’est passé et pourtant l’Église vit, de façon fort différente, mais elle vit, travaille, atteste de la force de le l’Esprit. ..
S’il y a comme au rugby et dans d’autres domaines des « fondamentaux », il y a aussi beaucoup à inventer aujourd’hui comme cela a été fait tout au long de l’histoire.
C’est souvent par le charisme de grandes figures de sainteté que l’église s’est convertie. Je pense à St François, St Dominique, Ste Catherine de Sienne (ce coup-ci je vous épargne ma copine Teresa de Jesus), les fondateurs de congrégations du XIX° siècle. C’est l’amour de l’humanité, des hommes, des femmes bien concrets, c’est  la joie de la rencontre, l’amour du dialogue, le goût de créer de la fraternité au nom de notre filiation commune avec Dieu ;     la joie de la prière commune, l’ascèse de la démarche personnelle en communion avec les autres, la nécessité d’aimer et d’être aimé pour vivre : C’est ça qui crée la vie, c’est ça dont le monde a besoin et que des hommes habités par Dieu peuvent donner. Si ça passe par de l’organisation, ça passe aussi par du désordre parce qu’aimer, ça s’apprend tous les jours.

Comme on disait chez mes parents en citant l’abbé Guilgaut fondateur du patro des Coqs Rouges à Bordeaux : « L’Esprit Saint passe toujours par un minimum de pagaille ! » à mon avis, il n’est pas bien loin !

  Un lien trouvé en vérifiant l’orthographe du nom de M. l’abbé Guilgault   https://www.lasauque.com/

 Le récit d’aujourd’hui est souvent vu comme la création des diacres. Remarquons qu’ensuite nous ne les voyons pas agir sauf Etienne immédiatement après en étant prédicateur et premier martyr puis Philippe qui baptise au chapitre suivant § quotidienne 45

Trois autres liens, à chaque image, pour prier, tout se visite mais modérez votre appétit !

Célébration domestique Cliquer l’image de gauche

reportez vous à hier pour une méditation personnelle


Lundi 11 mai N°56

       Tout reprend comme avant ? Non !

Outre les distances raccourcies pour les déplacements, allongées pour les rencontres et les gestes barrières, tout est différent : les écoles où tous n’iront pas ensemble, les églises où on ne peut célébrer publiquement, les transports, les vacances, les extra-Européens à la porte, et nous à la porte des extra-Européens ….
Mais tout cela nous provoque à voir l’avenir, déjà à notre niveau, avec d’autres yeux :
Des baptêmes avec moins d’invités ? Chiche ! Des célébrations genre profession de foi et communion en début d’année scolaire ? Chiche ! Certaines réunions en vidéo transmission ? Chiche ! Un combat contre le gaspillage ? Chiche ! Du respect pour les plus pauvres ? Chiche ! Pour les migrants ? Chiche ! Du covoiturage pour se rassembler ? des rencontres plus riches ? Pas cap ! Une réflexion à partir du texte de Tomás Halik  (lien sur image la Vie) Chiche ! On met la diaconie (le service) au centre de la mission de l’Église alors que la force centrifuge le renvoie trop souvent à la périphérie ? Chiche ! Que pour avancer sur ces points ou d’autres nos communautés appellent des plus jeunes ? Chiche !       

Il est temps pour ceux-ci d’entendre l’appel à servir, très certainement sous des formes et des rythmes nouveaux et ce que j’écris là est immédiatement à notre portée.
Et c’est parce que nous ferons cela que les autres défis qui concernent l’ensemble de la planète, la pandémie des défis si je peux me permettre, pourra être prise en compte par les peuples. Déforestation, anéantissement de la biodiversité ? enjeux climatiques ? L’heure est à ces combats !

Et si la Pentecôte déconfinait nos esprits pour que l’Esprit de Pentecôte souffle sur le monde que le Seigneur a voulons bon ? eh bien : chiche !


Mardi 12 mai                         N°57

                        L’AFRIQUE !

La Croix L’HEBDO qui parait le samedi propose chaque semaine 6 pages pour l’interview d’une personnalité plus ou moins connue en dehors de sa spécialité. Samedi 18 avril Philippe Geluck, humoriste ; le 25 avril Roxana Maracineanu, ministre (l’un n’empêche pas l’autre) ; le 2 mai une psychanalyste, Sophie Marinopoulos ; et cette semaine Tanella Boni, philosophe Ivoirienne.

Je ne lis pas toujours ces rencontres mais quand je prends le temps de le faire je regrette d’avoir fait des impasses. La manière de présenter la personne interviewée, de la questionner et de retenir ce qu’elle dit pour le transmettre est toujours une source pour l’intelligence, l’espérance et bien d’autres choses encore.

Je savais déjà il y a trois jours que je vous parlerai une nouvelle fois ce mardi de l’Afrique      (§ Quotidienne N°8 et 33) et donc providentiellement avant de lire ce que disait Tanella Boni. Entre autres considérations fort intéressantes, elle précise ce que j’essaie souvent de dire quand je dénonce le fait que l’on parle de « l’Afrique » comme on ne parlerait pas de « L’Europe ». Elle fait remarquer qu’on ne peut pas parler de « l’Afrique ». « Les 54 pays du continent Africain ont bien évidement des caractéristiques et une histoire communes. Mais cette expression, « l’Afrique » mérite en effet d’être déconstruite dans ses acceptions courantes. Bien souvent, elle renvoie à une entité vague et générale, alors que l’Afrique est contrastée d’une région à l’autre, au sein d’un même pays, dune même ville… « L’Afrique » traduit aussi, souvent, une ignorance. Quand apprend-on, en France, l’histoire des pays africains ? […] Enfin, cette généralité peut révéler un déni de la complexité. Elle induit en effet une uniformité du continent, figé dans une certaine immobilité. Il faut donc pouvoir donner du contenu, des nuances, du mouvement, à cette expression. Elle est bien souvent vide de tout cela pour celui qui l’emploie. Je m’efforce de lui ajouter de la complexité. »

Ce qu’elle dit là reste d’ailleurs vrai pour d’autres catégorisations outrancières dans lesquelles nous nous risquons parfois, souvent négativement : les américains (Nord ? Sud ? Centre ?), les arabes (indistinctement du Maroc au Yémen), les gitans, les migrants. C’est la plupart du temps irrespectueux.
Cet été, le P. Jonas ne viendra pas ! Si vous lui écrivez, ne lui demandez pas « Comment ça va en Afrique ? » mais plutôt : « Comment vivez-vous au centre du Togo ? » Nous qui faisons la différence entre Basques et Béarnais, parfois même entre « Haut Preignac et Bas Preignac » (dans le Sud-Gironde), ou entre Gabayes du nord et Gabayes du sud, soyons respectueux aussi de l’histoire des autres, sans les enfermer dans des catégories étroites.

Regardez dans l’ensemble du livre des Actes des apôtres, et tout particulièrement dans la lecture de ce jour Actes 14, 19-28, la précision avec laquelle St Luc parle des personnes et des lieux !

Le corona virus commence à prendre ses aises sur le continent Africain. Vous pouvez consulter une carte mise à jour régulièrement mais qui, à mon humble avis, ne rend pas compte d’un recensement des malades et des décès avec autant de précision que ce que nous avons du mal à faire sur le continent Européen.


Mercredi 13 mai                                 N°58

Qu’est-ce qui vous fait courir ?

Une humoriste professionnelle à qui un journaliste demandait comment elle vivait son premier jour de déconfinement répondit : « Bof ! C’est comme le confinement, sauf que j’ai pu courir acheter des choses qui ne servent à rien ! »  Il est bon de rire de phrases qui, sérieuses sans en avoir l’air, nous ramènent au pourquoi plus qu’au comment de ce que faisons.  Les moines, qui courent peu et n’empêchent personne d’en faire autant même en vivant dans d’autres conditions qu’eux, les moines, donc, font une pause de quelques secondes entre chacune de leurs activités. Le but : prendre conscience de ce qu’ils viennent de faire et l’offrir en se projetant déjà, mais sans courir, vers ce qu’ils vont faire : Je quitte le réfectoire où j’ai déjeuné avec mes frères, je passe me promener au jardin ; je quitte le jardin et vais ouvrir la porte pour faire mon travail d’accueil … Merci Seigneur.

La journée ainsi rythmée permet de vivre autant qu’au pas de course mais sans s’épuiser. C’est tout l’art dont nous avons besoin : être abreuvés plutôt qu’épuisés par ce que nous faisons,  parce que la source en nous et en ceux que nous rencontrons continue à couler au cours des heures du jour, et nous prenons le temps de regarder d’où elle vient, où elle va.

Quand l’évangile de Marc  nous présente une journée de Jésus (Marc 1,21-39), nous le voyons commencer par la prière. Et pourtant, c’est un homme pressé : Le texte de l’évangile de Marc dit l’adverbe « aussitôt » 10 fois dans le premier chapitre, mais c’est parce que Jésus touche à l’essentiel, et ça urge ! 

 Aussitôt finie cette chronique … je vais me coucher : merci Seigneur 

                                                                                 Votre curé, Gérard Faure


Merci à celui qui m’a inspiré cette chronique et qui se reconnaîtra

Ne ratez pas les liens: il y a un chant des moines de Keur Moussa qui courent peu et de Raymond Devos, qui regarde les gens courir.


JEUDI 14 MAI                                                 N°59

                        Chaud devant !               Laissez l’Evangile parler !


Il se passe beaucoup de choses étonnantes dans le livre des Actes, juste après les évangiles.

Chapitre 10 Pierre entend l’appel à suivre deux païens qui viennent pour l’amener chez un centurion romain. « Debout, pars avec eux » lui dit l’Esprit. Arrivé là : patatras ! l’Esprit Saint tombe sur Corneille, c’est le nom du centurion, et sur tous ceux de sa maison. C’est ce qu’on appelle la Pentecôte des païens. Pour Pierre, les ennuis commencent après, mais pourquoi ?


RIEN N’EST SIMPLE

Il a d’abord fallu que Pierre s’affranchisse d’un tabou : le contact avec un païen, fut-il pieux (10,2). Pour un juif le païen est considéré impur et tout contact avec lui devient une souillure (10,28). Pierre casse son logiciel, convertit sa façon de penser et de croire. Il entre, il écoute, il parle, annonçant la bonne nouvelle du Christ, et paf ! l’Esprit Saint tombe (10,44) sur les païens. Quand Pierre rapporte l’affaire aux autres (11,1 et s.) il faut qu’il se montre convaincant. Essayons de nous rendre compte de la conversion nécessaire à l’accueil de ces païens (et des nombreux qui suivront) par des hommes issus du judaïsme ! Et Jésus qui n’avait pas laissé de mode d’emploi !

… avançons jusqu’au chapitre 15 que la liturgie nous donne à lire depuis hier.


TOUT SE COMPLIQUE

Je ne sais pas pour vous mais je sais que pour moi, quand je prends une décision de changement un peu importante, ça va tout seul au début (j’en ai au moins l’impression) et au bout de quelques temps, ça se complique. Le Malin vient faire douter … oui, c’est très bien, mais enfin, est-ce important … Les païens touchés par la révélation du salut en Jésus-Christ ? Oui, c’est très bien, mais enfin, … ne serait-il pas plus correct qu’ils deviennent juifs avant d’être baptisés, quand même !

Et se tient alors ce que l’on appelle le 1° concile de Jérusalem.

Paul et Barnabé vont raconter aux apôtres et aux anciens de Jérusalem comment ils voient les païens se laisser toucher par la force de l’Esprit Saint. Bon, j’accélère, vous pouvez lire vous-même le texte.

Le débat se poursuit, Pierre fait un discours favorable à l’accès direct au baptême, Jacques de même et l’assemblée opte pour que les païens ne soient pas circoncis ni soumis aux lois juives avant de devenir chrétiens. Comme pour tout concile il y eût encore des soubresauts, et pendant longtemps.


Et s’ils n’avaient pas fait ce choix ? hé bien ! il est fort possible que le christianisme ne fût devenu qu’une secte juive en voie de disparition et que nous n’entendions jamais parler de l’évangile, que nous n’entendions jamais l’Évangile parler.

Et aujourd’hui, à quelles conversions sommes-nous appelés pour voir l’Esprit Saint tomber sur le monde, pour l’accueillir en tout homme aimé de Dieu, pour lui laisser porter des fruits nouveaux au risque de devoir abandonner nos pas toujours si bonnes vieilles manières de penser, de croire et d’agir ?

Comment allons nous laisser l’Évangile parler ?                           

VENDREDI 15 MAI                                        N°60

Quelqu’un m’a fait remarquer que je ne parle pas beaucoup du mois de Marie.
De fait. Peut-être un traumatisme de l’enfance tant le mauvais goût, du moins à mon regard, s’est permis d’envahir certaines formes de piété mariale

« C’est le mois de Marie, c’est le mois le plus beau » chantait-on jadis.

J’ai cherché un enregistrement de ce chant que j’ai au moins entendu enfant, peut-être même chanté. Je ne trouve qu’avec des voix d’enfants ou de femmes. C’est pas pour les hommes ? Je ne m’étonne donc pas qu’il y ait eu des évolutions. Certes, le mois de Marie, dont on a les premiers témoignages écrits dus à Alphonse X de Castille au XIIIe siècle, a des vertus, dont celle de nous interroger sur notre propre piété mariale.


J’ai ici recommandé, avec mes confrères, la prière de l’Angélus qui, en scandant notre journée, nous fait méditer le mystère de l’incarnation trois fois par jour. Trois pauses pour rythmer le temps qui est à Dieu. Jusqu’à Pentecôte, il est remplacé par le Regina coeli, et nous méditons ainsi en contemplant Jésus Ressuscité. J’espère ne pas avoir à remettre le texte de l’Angélus dans cette lettre quotidienne qui doit s’interrompre dès que le culte public sera à nouveau possible, mais sait-on jamais? 

Lourdes nous apprends à parler aux autres comme Marie a parlé à Bernadette, de personne à personne.

Le chapelet nous permet de méditer des « mystères » de la vie du Christ, de nous mettre avec Marie dans la contemplation de son Fils. Dans nos secteurs, trois petits groupes prient le chapelet : à Laruscade, à St André et à Salignac ; peut-être même dans d’autres églises.

Marie nous tourne vers son Fils sans prendre sa place, et en faisant cela elle nous prédispose à dire OUI à Jésus Verbe fait chair, mort et Ressuscité.


Contemplez Marie dans l’évangile, tout particulièrement dans l’évangile de Luc. Elle est peu bavarde, elle médite, contemple, accueille, suscite et se fait même rabrouer par son Fils quand il répond : « Qui est ma mère, qui sont mes frères … » Matthieu 12, 46-50
Avec Marie, la première à être en chemin, et sous son aile protectrice, soyons frères et sœurs de Jésus.

Regina Cæli, laetare, alleluia,                Reine du Ciel, réjouissez-Vous, alléluia
quia quem meruisti portare, alleluia.  car Celui que Vous avez mérité de porter dans Votre sein alléluia
Resurrexit, sicut dixit, alleluia.               est ressuscité comme Il l’a dit, alléluia
Ora pro nobis Deum, alleluia.                  Priez Dieu pour nous, alléluia.

V. Soyez dans la joie et l’allégresse, Vierge Marie, alléluia.
R. Parce que le Seigneur est vraiment ressuscité, alléluia.

Prions : Dieu, qui, par la Résurrection de Ton Fils, notre Seigneur Jésus-Christ, as bien voulu réjouir le monde. Fais-nous parvenir, par la prière de la Vierge Marie, sa Mère, aux joies de la Vie éternelle.

Par le Christ notre Seigneur. Amen.



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