JESUS QUE MA JOIE DEMEURE Que les lecteurs musicologues me pardonnent, ainsi que les protestants même s’ils ne sont pas tous luthériens comme Bach (1685-1750), mais je me risque ! Je demande encore plus d’indulgence, au singulier, aux musicologues luthériens et aux luthériens musicologues ! Jean-Sébastien Bach est un croyant, un croyant qui lutte dans sa foi, qui lutte avec Dieu. Quelque part il est Job, quelquefois il est l’incompris des hommes et se croit incompris du Seigneur, il est aussi dans la foi pascale ! (Je vous recommande à ce sujet l’excellent spectacle du non moins excellent Alexandre Astier) Veuf, remarié, ayant perdu plusieurs enfants dont certains sont nés, ont étés baptisés et enterrés le même jour, on comprend qu’il y ait un combat entre Dieu et cet homme. Quand il compose la plus populaire de ses cantates , le Cantor est, en plus du reste, en conflit avec son fils aîné qui est couvert de dettes et avec le conseil municipal de Leipzig, son employeur. Et que compose-t-il à ce moment là ? « La cantate BWV 147 que vous connaissez tous. Cette cantate, faite pour être chantée, d’où le nom, a été transposée à de multiples reprises et vous ne pouvez pas ne pas l’avoir entendue, même si vous avez grandi au fond d’une forêt africaine ! Son titre ? « Jésus, que ma joie demeure » Dans son livre « Bach », Marc Leboucher* rectifie la traduction imparfaite du titre habituel. Sa thèse est qu’il faut comprendre non pas Jésus que ma joie demeure mais : Jésus demeure ma Joie. Non, ce n’est pas pareil. « Jésus demeure ma joie » c’est : Seigneur Jésus, malgré ma tristesse, mes angoisses, mes deuils, mes doutes, mes difficultés, mes insatisfactions … malgré mes morts, je le dis : Jésus demeure ma joie. C’est une proclamation de foi Même sans son talent, puissions nous, au cœur même de notre vie, savoir nous tourner vers le Seigneur en lui disant, en lui criant et pourquoi pas en lui chantant : JESUS DEMEURE MA JOIE ! Mes deux œuvres favorites dans un répertoire immense : Le Magnificat. Je l’écoutais en particulier le soir dans ma voiture quand je circulais beaucoup. La seconde : le chœur final de la passion selon Saint Jean, entre autres raisons parce que je veux faire comme Jésus, être enseveli dans un tombeau. Mais ce ne sera pas moi qui le ferai. Et surtout cette musique est pleine de paix et d’espérance. * BACH par Marc Leboucher page 264 Folio Biographies |
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