La rencontre avec Karem avait été pétillante, elle me donnait envie d’aller plus loin, de me positionner sur l’objectif de ce pèlerinage : qu’est-ce que nous allions faire en Arménie, qui allions-nous rencontrer ? Sainte Thérèse d’Ávila ? C’est en Espagne ! Saint François à Assise ? En Italie ! Moïse et Jean-Baptiste ? En Jordanie ! … Qui en Arménie ?
Je partageais mon questionnement à la rencontre préalable du groupe de pèlerins et j’avais demandé à Karem d’y venir pour nous raconter l’histoire de sa famille. Là, j’ai su ! Nous allions à la rencontre d’un peuple !

Mercredi 17 septembre 2025
Ça commençait mal, l’avion ayant un menu problème pour démarrer à Roissy, c’est à 4h du mat que nous arrivions à Erevan, 4h30 à l’hôtel. Même si le départ pour visiter la ville a été reporté à 11h, le rythme était déjà perturbé avant de commencer. Qu’à cela ne tienne, après un bon petit déjeuner nous partons comme des païens, personne n’ayant réclamé les laudes à cette heure-là, visiter le Matenadaran qui se présente, ce qui est bien possible, comme la plus grande collection de manuscrits anciens au monde. Restaurés, mis à part les miniatures dont les couleurs restent “fraîches”, il a fallu que plusieurs générations s’allient pour protéger ces livres anciens édités avant l’invention de l’imprimerie. L’Alphabet Arménien, fait de lettres difficilement lisibles par les non-initiés, a permis la propagation de la foi chrétienne par la diffusion et l’étude de l’évangile.

Le Tsitsernakabert “Forteresse aux hirondelles » nous présente le génocide dont cette nation a été victime jusqu’en 1916, génocide reconnu par seulement 24 états contemporains. Jusqu’à la nausée, l’imagination des hommes étant sans limites dans la cruauté. Par la marche forcée, la déportation, la plupart connaissant la mort comme l’avaient imaginée les acteurs. Peuple martyrisé tout au long de son histoire par les uns et par les autres, depuis les élamites jusqu’aux Ottomans, en passant par les Russes, sans oublier les Perses et autres peuples alentour. Le débit de parole de la guide, peut-être pressée par le temps, augmente l’impression de soumission des déportés écrasés par les événements.

Quelques personnalités émergent du lot, dont des Français sauvant par la mer des milliers d’Arméniens. Signe d’espérance comme je le disais pendant la messe.
Le repas de midi, par petites tables, permet de faire plus ample connaissance, pour ma part avec deux couples pessacais, bien représentés au cœur du groupe de 32 personnes. Salade d’aubergines particulièrement goûteuse et autres plats bien carnés nous donnent plus de force qu’il n’en faut.
Notre guide nous conduit au monument de “la mère de l’Arménie” dont la statue conséquente a dignement remplacé celle de Staline, reprenant un style soviétique caractéristique.
C’est à l’église catholique romaine de culte arménien que nous allons célébrer la messe, Diram exposant clairement ce qui caractérise l’église apostolique d’Arménie de l’église romaine, allant jusqu’à utiliser le mot monophysisme pour souligner la différence entre les deux églises. Mais il communiera, sur la main. Le curé, en soutane simple, sans ceinture, nous accueille en français, langue qu’il maîtrise moins bien que les guides, dont le nôtre, que nous avons rencontrés.
Et le miracle s’accomplit, non seulement le miracle Eucharistique de la présence réelle sur l’autel dos au peuple et par le peuple lui-même, mais le miracle de la Parole. “Jean-Baptiste est venu et vous dites qu’il est fou ; Le Fils de l’’Homme est venu, et vous dites que c’est un glouton et un ivrogne”. Toujours un prétexte pour regarder ailleurs, comme nous l’avons perçu dans les visites de ce jour ; ce n’est jamais le moment d’intervenir, nous préférons regarder ailleurs. Qui s’exposera au côté de Jésus ? Qui s’exposera au côté de l’humanité bafouée par les hommes aujourd’hui, tant en Ukraine qu’en Terre Sainte ou au Kivu ?
Le repas, encore délicieux et complet, est accompagné par un groupe musical qui empêche les conversations tout en mettant de la bonne humeur, s’il en était besoin.

21 heures. Il y a foule dehors et je vais avec quelques-uns sur la place de la République, élément principal de l’urbanisme de la ville d’Erevan, formé d’un groupe architectural où des monuments, disposés en cercle autour de la place comme l’a voulu l’architecte-urbaniste Alexandre Tamarian en 1930, ont belle allure. Appelée place Lénine jusqu’en 1991 sans doute, elle est un lieu derencontre devant le palais du gouvernement où jets d’eau et musique se confondent. Le temps que nous y avons passé nous a permis d’entendre l’air principal du film “Les Blues Brothers” et une interprétation curieuse de la Marche de Radetzky.
Nous passons devant le porche de la cathédrale, en restant au loin, au pied de la pente qui relie le porche à la rue.
Jeudi 18 septembre 2025

Visite du monastère de Géghard avec ses multiples narthex qui permettaient aux fidèles de se poser ou se reposer avant et après les liturgies, et parfois même pendant.

Le site est magnifique et quand je me réveille et descend du bus je pense un peu à l’abbaye de Monserrat en Catalogne. Passées les cabanes à touristes nous pénétrons dans le monastère où il n’y a plus de moines, la colonisation soviétique ayant achevé le travail. Cinq femmes viennent chanter des chants liturgiques au cœur du narthex le plus éclairé et nous résistons à la tentation d’applaudir, ce que nous ferons dehors. Leurs voix magnifiques et parfois puissantes me portent à la méditation en pensant à ce qui a pu se passer ici. Les communautés monastiques sont rares, les féminines absentes car les femmes sont faites pour donner des enfants, signes de foi et d’espérance en l’avenir. Un couple se fait photographier au jour de son mariage dans ce décor splendide à 1950 m d’altitude.
Nous déjeunons dehors, près d’une chute d’eau probablement artificielle dans un lieu proche qui reçoit beaucoup de monde et allons maintenant au temple païen de Garni.
La conception est romaine ce qui n’a rien d’étonnant puisque Rome s’est installé quelques temps en Arménie, à l’époque où le “plateau” Arménien était énormément plus étendu qu’aujourd’hui. Nous montons les hautes marches qu’il nous faudra donc bien descendre tout à l’heure avec un peu d’appréhension. A l’intérieur fait lui d’une seule pièce, un artiste jouera pour nous d’un instrument, d’une flute à anche au son très doux portant à la médiation.
Nous redescendons vers EREVAN et c’est à l’entrée de la ville que nous attend le prêtre de l’église catholique de rite arménien, qui nous accueille très simplement en nous parlant du fondateur de sa congrégation.
Francis préside ce soir la messe alors que je prêche mais on sent la fatigue …
Vendredi 19 septembre
Moi qui aime bien commencer la journée par la messe, me voici servi ! C’est dans la banlieue d’Erevan que nous sommes accueillis par les religieuses de mère Térèsa qui s’occupent d’un orphelinat de dix-neuf enfants. Elles vivent de la providence, nous aujourd’hui, et ont des collaborateurs qui sortent de la rue ces enfants sans parents. Elles nous accueillent à la chapelle où nous entendons l’évangile du jour (Luc 8,1-3) et Christian qui préside attire notre attention dur la place de ces femmes dans l’entourage de Jésus, en particulier Marie-Madeleine et la femme de l’intendant de Couza qui aurait pu, et cela a probablement été le cas, faire causer.

Mais c’est aujourd’hui le lieu indispensable à visiter quand on vient dans ce pays pour des questions religieuses : Khor Virap. C’est le site, bien restauré au XVII° siècle, où Grégoire l’illuminateur fut jeté dans une fosse où il resta 13 ans. C’est au bout de cette période où le roi Tiridate IV qui l’avait mis là, au cœur de la capitale de l’époque, tomba malade et seul Grégoire le guérit. Tiridate converti, la nation arménienne fut la première à être chrétienne.
Il y a beaucoup de monde. On perçoit-là le cœur de l’unité de l’Arménie enracinée dans la foi chrétienne. Il est regrettable que Grégoire l’illuminateur ne pût aller au concile de Constantinople en 381 qui affirme, en complétant celui de Nicée, la divinité de l’Esprit-Saint. C’est son absence pour des cause politiques qui est à l’origine de ce schisme.
Nous sommes au bout du pays et donc proches de la Turquie, si proche que nous voyons les barbelés qui délimitent la zone tampon avant la frontière parsemée de miradors. Au fond le Mont Ararat (Genèse 8) nous rappelle Noé et le déluge.
Quelques kilomètres plus loin nous sommes dans la région d’Areni célèbre pour ses vins, le nom du cépage étant à l’origine de celui du village. Nous dégustons trois vins, un blanc sec, un rouge et un vin de grenade (20% grenade – 80% raisin). Encore quelques kilomètres et nous déjeunons au cœur d’un canyon dans un lieu joliment aménagé, au fond d’une montagne qui me rappelle quelques défilés où passent des routes espagnoles. C’est dans cette terre rocailleuse que s’enracine l’areni, peut-être bien aussi l’histoire de Noé qui se laisse emporter par l’ivresse

Mais là n’est pas le plus intéressant : nous allons au monastère de Novarank. Au cœur d’une des églises sur ce lieu escarpé, un moine. Il ne vit pas là mais y vient chaque jour et voudrait bien, me semble-t-il y fonder une communauté (dont il serait le père abbé !) /Nous échangeons avec lui et il nous bénit, faisant signe aux trois prêtres que nous sommes de bénir eux aussi, bien plus maladroitement que lui qui bénira à nouveau notre guide, son coreligionnaire. Rencontre émouvante, désir d’œcuménisme dans l’attente d’une unité qui aurait pu être si l’histoire n’avait empêché Grégoire l’illuminateur.
Je rencontre une Française, guide à Paris, qui m’interroge sur ce que nous faisons. Elle me dit dans la conversation que des fonds de pension américains bouffent le boulot en créant des circuits à travers des sites comme TripAdvisor qui font son travail en le monnayant davantage qu’elle-même. Elle me dit aussi que la foi de ce peuple, qui s’exprime par des gestes rituels comme se signer en passant devant une église, l’interroge et la touche. Son petit-fils n’a-t-il pas demandé le baptême ? Elle en est heureuse même si elle en reste éloignée.
Il commence à pluvioter quand nous remontons dans le bus pour un long trajet dans les montagnes jusqu’à Goris. Le Guide nous berce de musique sacrée et Francis nous partage une magnifique prière de Grégoire à la Vierge Marie. Et la pluie redouble au fur et à mesure que nous roulons vers le sud. Si la pluie redouble, le chauffeur, lui, double. S’il est talentueux, je le trouve, et je ne suis pas le seul, bien intrépide. Nous chantons les vêpres. L’hymne est suggestif : “Regarde où nous risquons d’aller”. Regarde Seigneur !

Soirée tranquille à l’hôtel où nous renonçons au temps de partage pour le programmer le lendemain soir avant la messe, le guide nous ayant surpris en annonçant le programme à venir.
Samedi 20 septembre
Beaucoup de kilomètres aujourd’hui, dont plus de 10 en téléphérique pour aller au monastère de Tatev construit entre le IX° et le XIII° siècle. On se demande comment un grand centre universitaire a pu exister ici. On voit des lieux liturgiques mais aussi des cuisines, réfectoires et autres lieux collectifs qui ont permis d’accueillir jusqu’à 2000 étudiants. Mais ça n’a duré que 60 ans.
La caractéristique la plus commune de ces monastères étant qu’ils sont inhabités, si ce n’est comme aujourd’hui fréquenté par un prêtre qui nous bénit individuellement après avoir répondu à l’une ou l’autre question, dont une, justement, sur les vocations.
La route est longue, malgré un passage dans un caravansérail, sur ce chemin de commerce entre l’Iran et l’Arménie, pays dont l’altitude moyenne est de 950 mètres. Le guide en profite pour nous abreuver de dates, de noms de rois ou d’évêques imprononçables et je n’arrive pas à m’immiscer dans ce flot de paroles, d’autant que le ton de voix de Miram a le don de m’endormir. Nous arrivons au monastère de Sevananank. Il est trop tard pour rencontrer les séminaristes (Trois séminaires en Arménie) mais pas pour monter sur la terrasse et chanter les vêpres après nous être recueillis, en contemplant les lumières du soleil couchant se refléter sous les nuages. Jean-Sébastien Bach nous prépare et l’ouverture de son Magnificat conclue cette heureuse pause avant le dîner. Nous faisons ensuite une relecture personnelle et partagée par petits groupes avant de remonter pour les derniers kilomètres avant Dilijan. J’en profite, avant les complies, par annoncer que si Christian, comme il l’avait annoncé l’avant-veille, prononcerait l’homélie du dimanche à la cathédrale, je m’engageait à faire en cours de route celle que j’avais prévue pour aujourd’hui samedi. L’évangile proposait la parabole du semeur et son explication. Je présenterai, à l’occasion de la fête des martyrs de Corée, la découverte des écrits du P. Mattéo Ricci par de jeunes nobles coréens qui cherchaient comment permettre à leur société de se réformer. Je dirai comment l’Arménie a été christianisée grâce à l’invention de l’alphabet et la ténacité de Grégoire l’Illuminateur ; et comment il nous faut nous-mêmes passer de la Sainte Ecriture à la Parole de Dieu, ce Dieu qui nous parle en Jésus-Christ verbe fait chair.

Dimanche 21 septembre

Seulement deux monastères à notre actif aujourd’hui. D’abord celui de Sahanin où nous assistons à une partie de la messe. Mince, c’est l’homélie, et nous entendons le prêtre tout brillant de fils d’or haranguer la foule, 25 personnes dont 4 hommes, sur les questions du mariage et de la famille. Les dimensions du lieu sont importantes mais toutes ces églises sont de la même période. XI-XIV° siècle. Nous verrons la même chose l’après-midi au monastère d’Haghpat.
Je reviens en cours de route sur l’homélie que je n’ai pas commise la veille, à partir de la parabole du semeur. Nous sommes, avec les juifs, une religion de l‘écoute. Écoute Israël, le Seigneur ton Dieu est l’unique (Deutéronome 6,4) Paradoxalement je pars de ce que je disais la veille de jeunes nobles coréens qui travaillent un livre et par l’évangélisation de l’Arménie qui se fait grâce à la mise en place de l’alphabet. Mais ces textes doivent devenir parole, et la Sainte Écriture Parole de Dieu.
Francis préside la messe pendant laquelle Christian prêche sur l’argent et invite chacun, quand il veut juger de son rapport personnel à l’argent, à faire un don important et à vérifier comment on vit cela.
Nous sommes à Gyumri, dans une cathédrale qui n’a que l’allure d’une simple église paroissiale. Nous construisons moins que nos aïeux !
C’est à la rencontre des religieuses de Notre-Dame d’Arménie que nous allons dans leur maison où nous sommes accueillis par les enfants qui nous offrent le pain et le sel. Suivent quelques chants exécutés avec entrain. Nous répondons par un “Je vous salue Marie” chanté avec la même ardeur avant d’aller dans la chapelle où une religieuse nous présente sa congrégation et son œuvre. Nous sommes ici ce qui était initialement un orphelinat qui s’est peu à peu transformé dans un lieu d’accueil de jeunes en difficultés dont certains rentrent chez eux le ouiquende. La congrégation les prépare à devenir autonomes et c’est ainsi que nous profitons de leur enseignement en dînant dans ce qui pourrait être chez nous un lycée hôtelier.

Lundi 22 septembre 2015
La journée commence par les laudes suivies par un entretien sur les textes bibliques, à partir du déluge et du Mont Ararat cité quatre fois dans la bible, dont trois pour dire qu’un malfaisant était aller s’y cacher. Les événements n’ont existés que lorsqu’ ils ont été racontés, relus, réinterprétés ; quant aux mythes, ils se sont construits pour donner sens à des réalités qui sont restées inexplicables. Ainsi les récits de création et plusieurs récits de la Genèse.

Nous voilà partis pour un tour à Gyumri, ancienne capitale et deuxième ville d’Arménie. Passage à l’église Saint-Sauveur Universel et à Sainte-Marie, histoire de voir enfin des croyants et de la couleur ! Après le déjeuner nous continuons à la rencontre de croyants en célébrant quelques 30 km plus loin à l’église Sainte Astvatsatsin, accueillis par le jeune P. Garnik Hovsepyan. Lorsque nous parlons ensemble, il nous dit sa joie de participer à une célébration aussi simple. Le débat porte sur les relations église apostolique – église Catholique, sur sa situation matrimoniale ‘ma femme s’occupe des enfants’, sa rémunération faite de dons des fidèles à l’occasion de cérémonies et de d’une participation du patriarcat.
Nous passons voir l’église de Panik, détruite par le tremblement de terre de 1988, puis celles de Talin et d’Arouch dans la même situation.
La descente sur Erévan à l’heure des vêpres et du soleil couchant est magnifique. Cette ville qui accueille les deux tiers de la population du pays est toujours en construction ou en reconstruction. Notre chauffeur conduit toujours aussi vite et avec précision, et c’est ainsi que nous parvenons place de la république où nous descendons pour rejoindre un restaurant proche.
Nous sommes une douzaine à rester sur la place, assistant au spectacle musical des fontaines de lumière qui accompagnent la musique variée et puissante qui nous réjouit jusqu’à 22 heures.
Mardi 23 septembre

C’est le dernier jour et nous visitons la cathédrale Sainte-Etchmiadzin en plein centre de la ville, lieu désigné par le Fils de Dieu lui-même, comme son nom l’indique (vous aviez deviné je suppose !) C’est, après Khor Virap où Grégoire l’illuminateur convertit le roi Tiridate IV, le lieu important de l’histoire du christianisme en ce pays, C’est en même temps que le lieu important du christianisme contemporain. Un chantre embellit la visite où des mosaïques resplendissent de couleur, de l’éclat de la vie des saints, de la lumière du visage de Dieu.
La suite nous conduit dans l’histoire : les église Saint Hripsime, celle de Zvarnots sont marquées par l’âge et les épreuves multiples de ce pays marqué aussi par les influences étrangères venues de tout côtés et de séisme dont le dernier en date, 1988, fut particulièrement désastreux.
Nous célébrons pour la dernière fois ensemble, éclairés par le récit de la reconstruction du temple de Jérusalem sous le règne de Cyrus et de Darius, rois de Perse. Parenthèse de paix dans ce moyen-Orient si tourmenté, comme l’est peut-être la période actuelle pour l’Arménie. Quoiqu’il en soit, nous sommes aujourd’hui le temple de l’Esprit, le Corps du Christ sauveur, frères et sœurs de Jésus-Christ si nous écoutons la Parole de Dieu et la mettons en pratique.
Un reportage de 6 minutes de KTO https://www.youtube.com/watch?v=Ftd07Dy9ENQ
Sans prétendre avoir compris, je peux dire que j’ai mieux appréhendé l’histoire de cette Église apostolique arménienne, ainsi désignée parce que l’évangile a été apporté là par deux apôtres, Barthélémy et Thaddée. Si Tiridate IV a été baptisé par Grégoire l’Illuminateur en 301, probablement quelques années plus tard, le premier Catholicos (patriarche) n’est pas si hérétique que l’on pourrait penser.
En 325 Il participe au 1° concile de Nicée, convoqué par Constantin pour faire le clair sur la christologie. Ce concile condamne l’arianisme, Arius prétendant que dans la trinité le Fils n’est pas égal au Père. Le catholicos est présent avec plus de 300 autres évêques venus de tout l’empire.
En 381 le 1° concile de Constantinople, précise le dogme de la Trinité en affirmant la divinité du Saint-Esprit. Les évêques d’Occident dont les juridictions dépendaient de l’empire Romain, n’étant pas invités, le concile en réunit cent cinquante, dont le catholicos.
En 431, le concile d’Éphèse condamne Nestorius qui prétend que Jésus-Christ est l’union de deux personnes -une divine et l’autre humaine- alors que le concile définit que le Christ est une personne en deux natures. Le Catholicos est absent mais il signe le résultat du concile.
en 451, cette christologie est confirmée par le concile de Chalcédoine, qui définit les deux natures du Christ -L’une parfaitement Divine et l’autre parfaitement humaine sauf le péché- en une personne : le Christ Jésus.
En 553, les liens sont rompus avec Constantinople.
En 1996 Jean-Paul II et Karékine (catholicos) « saluent avec une satisfaction particulière les grands progrès réalisés par leurs Églises dans une recherche commune de l’unité dans le Christ, le Verbe de Dieu fait chair, Dieu, parfait dans sa divinité, homme, parfait dans son humanité.
Sa divinité est liée à son humanité dans la personne du Fils unique de Dieu, dans une union qui est réelle, parfaite, sans confusion, sans altération, sans division, sans aucune forme de séparation.
La réalité de cette foi commune en Jésus-Christ et dans la succession du ministère apostolique a été parfois voilée et ignorée. Des facteurs linguistiques, culturels et politiques ont largement contribué à l’apparition de divergences théologiques qui ont trouvé une expression dans la terminologie utilisée pour la formulation de leur doctrine. En vertu de la déclaration présente, les controverses et les divisions regrettables qui ont parfois découlé de façons différentes d’exprimer cette foi ne devraient plus contribuer à influer de façon négative sur la vie et sur le témoignage de l’Église d’aujourd’hui. »

A la mort de Karékine en 1997 son successeur a signé cette déclaration. Il était présent en 2013 à la messe inaugurale de François et, me semble-t-il, à l’ouverture du Jubilé.
Par ailleurs en 1054 L’essentiel du contentieux entre les deux Églises chrétiennes d’orient et d’occident reposait sur l’étendue du pouvoir accordé respectivement à l’évêque de Rome et à l’évêque de Constantinople. Le premier est convaincu de la primauté de Rome parce que son Église a été fondée par l’apôtre Pierre, le premier pape. D’autres sièges, tels Alexandrie, Antioche et Jérusalem, bénéficiaient également de ce principe d’apostolicité, parce qu’ils avaient été fondés par des apôtres. Or, Constantinople n’avait pas d’origine apostolique. Outre cette querelle sur l’ordre «hiérarchique» à fixer entre l’évêque de Rome et l’évêque de Constantinople, le différend prit une dimension politique.
Prière mariale de Grégoire Marek

« Je me tourne vers Toi, sainte Mère de Dieu,
Toi qui as été fortifiée et protégée par le Père très-haut,
préparée et consacrée par l’Esprit qui s’est reposé sur Toi,
embellie par le Fils qui habita en Toi :
accueille cette prière et présente-la à Dieu.
Ainsi par Toi toujours secouru et comblé de tes bienfaits,
ayant trouvé refuge et lumière près de Toi,
je vivrai pour le Christ, ton fils et Seigneur.
Sois mon avocate, demande, supplie.
Comme je crois à ton indicible pureté,
je crois au bon accueil qui est fait à ta parole.
Il en sera ainsi, ô Mère du Seigneur,
si dans ma recherche incertaine Tu m’accueilles, ô toi toute disponible,
si dans mon agitation Tu me tranquillises, ô toi qui es repos,
si le trouble de mes passions, Tu le changes en paix, ô pacificatrice,
si mes amertumes, Tu les adoucis, ô toi qui es douceur,
si mes impuretés, Tu les enlèves, ô toi qui as surmonté toute corruption,
si mes sanglots, d’un seul coup Tu les arrêtes, ô allégresse.
Je Te le demande, Mère du très haut Seigneur Jésus,
lui que Tu as enfanté homme et Dieu à la fois,
lui qui est glorifié avec le Père et l’Esprit Saint,
lui qui est tout et en toutes choses.
À Lui soit la gloire dans les siècles des siècles. Amen. »
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